La cale a été réalisée en 1880 pour faciliter l’exploitation des îles, car l’ancien port de La Bastille, à l’entrée du bras colmaté de La Boire Torse, était devenu impraticable depuis longtemps : avant la Révolution : il fallait déjà s’avancer vers le fleuve pour atteindre l’endroit où tout un chacun y déposait des marchandises pour y être chargées pour Nantes (fagots, bois de marine, charbon…). L’ancien port était aussi situé au débouché de la coulée du ruisseau du Bois Vert qui passe désormais sous les remblais de la route et du jardin public. La cale de La Bastille marquait l’entrée de l’ancien bras du nord dont le cours longeait le muret du jardin et les maisons. On peut suivre le tracé de ce lit formant encore une petite dépression au nord du camping.
>>> Retrouvez les bornes de crues (1910 et 1936) accolées au mur de la route au nord est de la cale. Et à l’ouest, avancez-vous dans la ruelle de l’Audience pour découvrir de vieilles maisons en bordure de la coulée du ruisseau. Le nom de la ruelle rappelle qu’à proximité, sans doute dans l’une de ces maisons, se tenait un tribunal de la baronnie de Montrelais.
* Auparavant, il existait de nombreux quais privés en bordure du fleuve : au cours du 19e siècle, ces quais ont été surélevés et transformés en jardins bordés de murets, donnant cette apparence particulière de rempart au front de Loire.
Sur le cadastre de 1813, la parcelle en jardin située juste en aval de la cale, l’ancien quai Leduc, était nommée Curebourse, (dans le sens du mot curage, pour curer la bourse, la nettoyer ou mieux la vider !). Ce nom curieux rappelle sans doute l’existence d’un péage seigneurial taxant les marchandises entrant en Bretagne, en particulier les vins prisés d’Anjou et de Touraine.