Historique

L’archive connue la plus ancienne désignant ce bras de Loire, le « chenal du nord » devenu la Boire Torse, date du début du 13ème siècle. Il est alors désigné sous le nom de « beria », ce qui le différencie déjà des bras actifs de la Loire dite « marchande » empruntée ordinairement par les chalands. Ce bras devait donc être à l’époque un bras semi-actif et la vaste plaine alluvial entre boire et Loire (La Grande prée de Varades) plus ou moins constituée…

Le nom de « beria » est cité deux fois dans un jugement rendu entre les moines de l’Abbaye de Pontron et Guillaume de Carquoit, un petit seigneur local de Saint Herblon qui contestait les dons accordés par son père. Cette abbaye cistercienne fondée au 12e siècle en 1134, donc peu avant ce jugement, était située à une vingtaine de kilomètres au nord est d’Anetz, dans le canton du Louroux-Béconnais. Pour assurer son autarcie, l’abbaye possédait de nombreuses exploitations agricoles appelées « granges » disséminées dans la région, dont une située dans la paroisse d’Anetz en bordure de l’actuelle Boire Torse. Le village porte toujours le nom de La Grange.

Pour le salut de son âme, le père Geoffroy de Carquoit, avait fait don aux moines de terres en bordure de la  » boire » (usque beriam) sur lesquelles ceux-ci avaient planté une vigne et édifié une maison (la « grange »),. Il est aussi question de deux arpents de prés accordés par Geoffroy contre 110 sous situés de l’autre côté de la boire d’Anetz (ultra beriam de Arneto), situés donc dans la plaine alluviale inondable dont une partie est encore appelée « Prairie de la Grange ». Après la mort de Geoffroy, son fils Guillaume et son oncle ont contesté ces dons, affirmant qu’ils avaient été faits sans leur consentement, allant même jusqu’à brutaliser un moine.

Sous l’égide du seigneur Olivier de Châteaufromont et d’autres seigneurs des alentours (Geoffroy de Ver, Roberto de Bouzillé…), le jugement donna raison aux moines et Guillaume de Carquoitfut condamné à un châtiment surprenant. En lisant le compte rendu du jugement de 1208 en latin (et sa traduction en français), vous connaîtrez la fin de ce jugement qui a permis de mentionner le nom de « boire » dès le 13ème siècle.

>>> le jugement rendu entre les moines de Pontron et Guillaume de Carquoit (1208)

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